L'Algérie en bonne voie

L'ALGÉRIE EN BONNE VOIE

Voici l'article paru dans le Nouvel Obs du 25 juillet 2012

Cinquante ans après avoir conquis son indépendance, l'Algérie s'accorde un moment pour mesurer le chemin parcouru et se féliciter des immenses progrès accomplis. Éducation, place des femmes dans la société et développement du territoire tous azimuts, autant de raisons de célébrer une liberté chèrement acquise.

En 2010, les Nations Unies ont décerné a l'Algérie un satisfécit gratifiant. L'organisation internationale a constaté que le pays avait déjà atteint, bien avant la date butoir de 2015, deux des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en matière de lutte contre la pauvreté et d'accès à l'éducation. La pauvreté a reculé de 1,7 % en 1990 à 0,5 % en 2009. Quant au taux de scolarisation des enfants de 6 ans, il a progressé de 93 % en 1999 à 97,96 % en 2009. Deux chiffres qui peuvent sembler arides sur le papier, mais qui marquent une amélioration concrète dans la vie de nombreux Algériens.

Une jeunesse de plus en plus éduquée

En Algérie, l'éducation ne cesse de s'améliorer pour accompagner la modernisation du pays. Dès 2000, une grande réforme du système éducatif est lancée pour consolider le droit à l'éducation, déjà fortement renforcé au cours des trois décennies précédentes. L'accès démocratique, gratuit et obligatoire à l'instruction pour tous les garçons et toutes les filles se place dans une perspective de développement économique, social et culture!. Pour se donner les moyens de ses ambitions, l'Algérie a quasiment doublé les dépenses consacrées  à l'éducation entre 2000 et 2006. Pour la période 2007-2009, la part du budget de l'éducation a dépassé les 20 % des dépenses totales de l'Etat et représentait 4,34 % du PIB.
À la rentrée 2011, les effectifs restaient en hausse avec plus de 8,2 millions d'élèves scolarisés  et plus de 400.000 enseignants. Pour la tranche d'âge des 6-15 ans, le taux de scolarisation est aujourd'hui supérieur à 95,5 %.
Résultat direct de ces efforts, le taux d'alphabétisation des jeunes entre 15 et 24 ans atteint actuellement 91,78 %. Parmi les investissements consacrés à améliorer le système éducatif, on peut citer un programme de formation continue pour les enseignants de primaire et de secondaire. D'autres initiatives issues du plan quinquennal en cours incluent la généralisation de l'enseignement de l'informatique, le réaménagement du temps scolaire dans le cycle primaire pour alléger la journée scolaire et encourager les activités périscolaires  ou encore la promotion de la lecture à l'école.
La réforme a déjà produit des résultats dont le pays a tout lieu d'être fier. Ainsi le taux de réussite au baccalauréat a atteint l'année dernière plus de 62 %, alors qu'il ne dépassait guère les 30 % avant l'application de la réforme. Mieux encore, les bacheliers sont de plus en plus nombreux à être reçus avec mention. Enfin, l'Algérie aide la jeunesse à s'approprier les nouvelles technologies en mettant en place des programmes prometteurs, des écoles pilotes étrennent le cartable électronique, un institut de langues propose une plateforme d'e-learning pour faciliter l'apprentissage des langues, le projet e-école ambitionne de connecter élèves, enseignants et parents avec 117 établissements déjà opérationnels.

L'Algérie en chiffres

Superficie : 2.381.741.000 km2
Population : 37,1 Millions d'habitants au 1er janvier 2012
Exportations : pétrole, gaz naturel et produits pétroliers, environ 57 milliards de dollars (Etats-Unis, Italie, Hollande, Brésil)
Importations : biens d'équipement, produits alimentaires, biens de consommation, environ 38 milliards de dollars France, Chine, Italie, Espagne, Tadjikistan, Allemagne)
Croissance du PIB : 3,4% (prévision 2013)
Investissements directs étrangers (IDE): record de 5,43 milliards de dollars (1er semestre 2011)

La formation continue, une priorité

Si l'Algérie consacre un gros effort à sa jeunesse, elle n'oublie pas pour autant les adultes qui n'ont pas eu la chance d'apprendre à lire dès leur enfance. Dans le cadre d'une stratégie nationale d'alphabétisation qui vise en priorité les femmes, les personnes vivant en milieu rural et les 15-49 ans, ce sont environ 1,6 million apprenants qui ont repris les cours, encadrés par près de 26.000 agents d'alphabétisation. L'objectif national est de faire passer le taux d'analphabétisme en dessous de 19 %.
La formation professionnelle n'est pas en reste et a fait l'objet de toutes les attentions pour permettre d'améliorer la compétitivité de l'économie et l'employabilité de la population. La réforme du système de formation professionnelle a d'ailleurs reçu une aide financière de l'Union européenne. Un des objectifs de la formation professionnelle, notamment dans le bâtiment et l'agriculture, est d'accompagner les grands projets de l'Etat grâce à une main-d'œuvre plus qualifiée. Depuis que des programmes ont été mis en place, le taux de formation dans le BTPH (bâtiment, travaux publics et hydrauliques) a bondi de 3 % en 2004 à 39 % en 2012. L'une des initiatives les plus récentes dans ce domaine est la création de huit télécentres de proximité dans des zones rurales pour initier les jeunes et les femmes à l'usage des nouvelles technologies  de l'information.
Depuis 2004, une profonde réforme de l'enseignement supérieur a contribué à mettre le système en adéquation avec un monde en profonde mutation et avec les pratiques internationales. Les réformes ont aussi permis d'adresser les carences d'un système qui a connu une croissance énorme depuis l'indépendance et a su former des dizaines de milliers de cadres très rapidement. Le taux de scolarisation dans l'enseignement supérieur n'a cessé de croître pour dépasser 30 % en 2010. Ce secteur accueille plus de 1,3 million d'étudiants et la capacité d'accueil ne cesse d'augmenter.1I faut noter que les femmes représentent 60 % de la population étudiante.Les filles et les jeunes femmes reçoivent l'école comme un espace d'émancipation et un moyen de promotion sociale ce qui les motive à poursuivre leurs études. Le système algérien d'enseignement supérieur compte a ce jour 46 villes universitaires, 36 universités, 16 centres universitaires, 16 écoles et instituts nationaux supérieurs, 5 écoles normales supérieures et 10 écoles préparatoires.
Les efforts de la réforme de l'enseignement supérieur ont porté sur la généralisation du système LMD (Licence-Master Doctorat) suivant le modèle européen à l'ensemble des universités et centres universitaires dans la plupart des filières et sur la poursuite du rapprochement avec le secteur socio-économique. Ainsi 354 licences et 126 masters à finalité professionnelle ont vu le jour. Ces programmes viennent compléter une panoplie déjà composée de 200 formations doctorats système LMD. À titre d'indication, plus de 54.000 étudiants étaient inscrits dans une formation doctorale en 2010-2011.

Booster la recherche scientifique
 
Le pays est en passe de renforcer les formations dispensées dans ses Ecoles Nationales pour l'enseignement des cadres, des ingénieurs et des managers de haut niveau avec des concours d'accès maintenant en place pour intégrer ces écoles. L'Algérie compte bien se doter d'écoles de niveau international et améliorer la visibilité de ses universités de par le monde. Le pays se focalise aussi sur l'excellence de sa recherche scientifique.
Au premier trimestre 2010, l'UNESCO a classé l'Algérie à la troisième place en matière de recherche en Afrique. Le ministère de tutelle indique que le pays compte 17.000 enseignants-chercheurs, dont 1.900 permanents, et s'est fixé un objectif de 60.000 chercheurs d'ici 2020. Le secteur est doté d'un budget de 1,2 milliard de dollars pour la période 2008-2013. Dans ce cadre, 34 programmes de recherche scientifique ont été lances dans des secteurs qui répondent à des préoccupations socio-économiques comme la santé, les ressources en eau, les énergies renouvelables, l'agriculture et les technologies de l'information et de la communication.
Le jeune système éducatif algérien devrait connaître une plus grande stabilité du nombre des élèves dans les années à venir. Il devra poursuivre ses efforts pour former à tous les niveaux des citoyens bien préparés à contribuer à l'avenir du pays. À l'horizon 2020, il s'est déjà fixé, des objectifs : faire parvenir le taux d'achèvement du primaire à 98 %, passer à la 25e place dans le TlMSS (Trends in International Mathématics and Science Study) ou encore construire trois pôles de recherche dans les TIC, l'énergie et l'économie et les sciences sociales.

La place des femmes

Il y a 50 ans, les femmes algériennes ont joué un rôle important dans l'histoire du pays. Dans les campagnes et dans les villes, elles furent aux côtés des hommes dans la lutte pour l'indépendance. À l'occasion de la Journée de la femme doublée cette année de la commémoration des 50 ans de l'indépendance, la contribution de certaines de ces femmes, connues et bien d'autres anonymes - a été honorée comme il se doit ...
Quelle place occupent aujourd'hui les femmes dans la société algérienne ? Quelques chiffres permettent de mieux comprendre leur situation collective en matière d'éducation, d'emploi et de représentation politique. L'indépendance ouvre les portes des écoles aux filles et leur scolarisation n'a cessé de progresser depuis les années 60. II est important de noter que les jeunes filles ont un taux de réussite plus élevé que les garçons à la fin des différentiels cycles d'enseignement (primaire, moyen et secondaire). À l'heure actuelle, les étudiants dans les amphithéâtres des universités sont majoritairement ... des étudiantes.
On estime que la population active du pays est composée à près de 17 % de femmes. C'est le secteur public qui emploie le plus de femmes ainsi que l'éducation ou elles représentent plus de 53 % des effectifs, le secteur médical (53,3 %), la magistrature (37 %) et la justice (35,3 %). Dans les médias, les femmes occupent aussi une place de choix très visible: 44 % des journalistes de la radio nationale sont des femmes et 67 % des journalistes  reporter à la télévision.

La révolution politique des femmes

Jusque-là, les femmes étaient peu représentées dans la sphère politique. Mais le 10 mai dernier, la vie politique algérienne a connu un raz-de-marée. Ce jour-la, 146 sièges sur 464 à l'Assemblée populaire nationale reviennent à des femmes. Les députées algériennes prennent d'un coup la tête des pays du Maghreb en terme de représentation féminine. Le pays entier y voit un avenir plein de promesses pour les femmes. Résultat d'une loi sur l'élargissement de la représentation de la femme dans les assemblées élues et d'une stratégie pour l'intégration et la promotion de la femme, ce vote est historique. Hautement formées et impliquées dans la société civile, les femmes viennent logiquement investir l'arène politique en plus des ministères et des partis où elles sont déjà représentées.

Développement du territoire :
Eau, gaz et électricité

En 2010, l'Algérie donne le coup d'envoi d'un plan quinquennal de grands chantiers socio-économiques. Dotés d'une enveloppe de 286 milliards de dollars, ces chantiers ont pour but d'améliorer les conditions de vie des Algériens. À hauteur de 130 milliards de dollars, il s'agit d'achever des grands projets déjà en cours, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau. Ce troisième programme national d'investissements publics, couvrant la période 2010/2014, réserve par ailleurs 40 % du budget au développement humain : éducation, formation, santé, habitat et agriculture. Ainsi une partie des fonds ira à la construction de 5.000 établissements de l'éducation nationale. 400.000 places d'hébergement pour les étudiants, 3.000 établissements de formation professionnelle, 172 h6pitaux ou encore 2 millions de logements.
En matière d'infrastructures, citons la réalisation de 35 barrages et 25 systèmes de transfert d'eau. L'alimentation en eau potable s'est beaucoup améliorée en Algérie depuis 10 ans. La consommation moyenne par jour et par habitant atteint aujourd'hui 170 litres alors qu'elle n'était que de 90 litres en 1990. À terme, l'Algérie pourra dépendre de 96 barrages d'une capacité globale de 9 milliards de mètres cubes pour son alimentation en eau avec un double effet bénéfique, la sécurisation de l'approvisionnement en eau et l'augmentation des surfaces irriguées.
Au terme du plan quinquennal, ce sont près d'un million de foyers supplémentaires qui bénéficieront du gaz naturel tandis que 220.000 raccordements dans le cadre de l'électrification rurale sont prévus. On estimait en 2010 que le taux d'électrification du pays avait atteint plus de 98 % et le taux de raccordement au gaz naturel 44 %. De son côté, Sonelgaz, l'opérateur énergétique algérien, s'est engagé à investir plus de 48 milliards de dollars entre 2010 et 2020, entre autres pour installer une capacité de production de 375 MW en photovoltaïque et en éolien et pour réaliser huit nouvelles centrales électriques.

Des transports améliorés

Des budgets importants ont également été affectés à la modernisation du réseau routier et des infrastructures de base afin d'adapter le réseau routier, les ports et aéroports algériens aux standards internationaux. Ce programme s'est fixe comme objectifs 17 tramways urbains, dont 3 sont en cours de réalisation à Alger, Oran et Constantine, ainsi que la modernisation et la densification du réseau des chemins de fer. De nouveau ports et aéroports sont en projets. D'autres projets consistaient à finaliser le réseau de l'autoroute Est-Ouest, mais aussi à améliorer près de 700 kilomètres de routes nationales, à construire plus de 2.500 kilomètres de routes nouvelles et à moderniser plus de 8.000 kilomètres de route. Là encore, des chiffres époustouflants.

Si l'Algérie est en mesure de consentir un tel effort financier pour améliorer les conditions de vie de ses habitants, c'est qu'elle a pu effectuer le paiement anticipé de sa dette extérieure et se constituer de gigantesques  réserves de changes.
Une sage gestion qui lui permet aujourd'hui d'investir dans le futur de l'Algérie et des Algériens.


25/07/2012
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