Le convoi

LE CONVOI

Téniet n'était pas particulièrement exposé aux attentats bien que des actes monstrueux aient été commis sur le territoire comme l'assassinat des gardes forestiers perpétré dans des conditions particulièrement horribles.
D'autres actions avaient frappé l'imagination populaire comme celles de l'assassinat M. Georges GREUET ou le mitraillage du village qui avait coûté la vie à Gérard PASTOU ou encore l'enlèvement de MM CALLEJA et BLANÈS dont le sort exact n'a, hélas, jamais été connu.

C'était tout de même plus que suffisant pour qu'un climat d'insécurité règne sur le village qui se trouvait isolé entre Affreville et Tiaret.
Je suppose que les autorités militaires ont pris très rapidement la décision de sécuriser les véhicules qui se déplaçaient vers le nord, zone tourmentée, avec un maquis omni présent entre talwegs et oueds.
Le convoi se formait chaque matin (je crois) dans le bas du village.


les véhicules civils attendaient dans une longue file

Les véhicules civils étaient intercalés entre des engins militaires parfois blindés avec à leur bord des militaires aussi verts que leurs capotes.
Cela ressemblait à un long ruban qui se mouvait plus ou moins rapidement en fonction de la vitesse du véhicule de tête. Les ralentissements, qui étaient nombreux, venaient souvent d'ennuis mécaniques car beaucoup de voitures dataient de l'immédiat après guerre. Pour couronner le tout, un avion de type T6 surveillait les zones traversées en lâchant parfois quelques rafales qui précipitaient tout le monde au fond des autos.
On faisait 70 kilomètres en plus de 3 heures.
Les véhicules militaires quittaient le convoi au village de Général Gouraud, petit poste militaire où vivaient quelques familles de Français. Il existait un café qui ma foi devait faire des affaires notamment en été, quand la température atteignait les 40° à l'ombre et, qu'il fallait poireauter plusieurs heures en attendant le bon vouloir des autorités militaires !

L'ambiance dans les voitures était lourde déjà, à cause de cette organisation militaire qui rappelait à tout moment que l'insécurité régnait au dehors.
Ces convois étaient donc un reflet de notre société, une carapace de métal cachant des tonnes de peur roulant au pas vers un destin tragique.


Comment passer le temps en attendant l'avion ?


Avion T6

Les hommes se rassemblaient au point de rencontre, ils riaient et feignaient le courage en refaisant le monde.


FR


13/10/2008
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